Pas de palais, pas de palais [Nancy]

[Photos brutes du 16 octobre 2016 / Nikon D800 / A l’écoute: Atarashii Gakko, «Drama»]

Parfois tu es à Nancy, et tu te casses la gueule tous les deux pas. Tu es effrayé, tu es en peine, le monde ne veut-il plus de toi? Tu as raté ton développement personnel? Tes godasses ont perdu leur semelle? Tes pieds ont-ils décidé de partir faire le Vendée Globe? On fait quoi des peaux de mandarine, c’est poubelle bleue ou poubelle violette? Quel avenir politique pour Michel Barnier?

Noooooooon, rien de tout ça. C’est juste que tu marches sur la voie ferrée, connard.

A Nancy y’a la vieille voie ferrée Saint-Georges, futur boulevard urbain voie douce piste cyclable coulée rouge voie tram-train barreau de chaise touillette piétonne de gazpacho. On sait plus trop à un moment. D’ailleurs une partie est déjà faite et certaines de ces photos appartiennent au passé (ce qui est un peu le propre de la photo). En attendant, y’a des gens qui y font des trucs plus utiles que des machins plats et étanches sur lesquels faire rouler des voitures. Et même parfois un chat te surveille de loin le temps de ta balade avant d’aller faire son rapport sur ton intrusion à son officier au QG des chats.

Le Faubourg des III Maisons côté canal [Nancy]

[Prises de vues d’octobre 2010 | Sony Alpha 100 | Photos brutes]

Allez quoi, le Faubourg. Il est connu à Nancy comme un quartier super bien et les gens du quartier disent qu’il est nul et qu’il était mieux avant.

C’est une sorte d’équation.

Moi je l’ai vécu y’a longtemps avec une fenêtre qui donnait sur le canal, faisant rez-de-chaussée surélevé de ce côté. Tout au bout du Faubourg, là où il vient faire des bisous avec la langue à Maxéville. Je vivais avec les pigeons, les mouettes, les canards, les rats, les gens qui promenaient leur chien ou leur cirrhose, parfois les deux, les joggers, les rares péniches et les plaisanciers en saison. Et c’était extrêmement chouette. J’ai passé des heures à cette fenêtre à regarder passer le temps. En plus j’ai été au chômage pendant un moment à cette époque, autant te dire que quand j’avais terminé de saboter mes lettres de motivation et mes entretiens, cette fenêtre était un remède à la mélancolie, comme on dit quand on s’appelle Eva et qu’on fait des phrases parfois trop longues sur un ton malicieux depuis Paris.

Ah et bien sûr, y’a des chats errants. Pas de bon quartier sans chats errants pour détruire avec du fun gore la biodiversité, du haut de leur patrimoine génétique plus flingué que celui de Philippe de Villiers.

Allez on va au canal? Allez! A POIL AU CANAL! A POIL AU CANAL!

(Ah désolé, je croyais que j’avais bu mais non en fait)