[Photos du 8 janvier 2013 | Nikon D7000 | Photos brutes]
Ouiiiiiiiiiiin Notre-Dame de Paris elle a brûlééééééé!
Ça va les pleureurs? A Laître-sous-Amance y’a l’église Saint-Laurent et elle est bien plus chouette. Le jour où elle brûle, là, peut-être je verserai ma larme. Mais saint Gorgonzola nous en préserve. Après chialer pour Notre Dame… bon moi j’y peux rien si vous avez pas d’goût.
Aaaaaaah il commence bien ce billet. Consensuel et tout, c’est confort.
Bref, à l’Est de Nancy y’a Laître-sous-Amance, et c’est un village qui mérite une pause. Ses rues, ses maisons, bon ça c’est vite vu, même si certaines maisons sont très jolies. Ses vieux panneaux que j’aime bien, son église, donc, qui est mieux que Notre-Dame, son monument aux morts avec ses gars morts pour le capitalisme (Barthas Krew RPZ) (oui bah tant qu’on y est vu le niveau de consensus autant garder le cap), ses cultures de trucs et c’est bien parce que moi j’aime bien les trucs, son monument pour remercier le Patron de pas s’être pris trop de pélots sur le coin de la gueule en 44, alors que les Allemands retraitant depuis Agincourt auraient pu, aux yeux d’un État-Major pas sur son sol, justifier de leur envoyer quelques tonnes d’acier dans la margoulette. N’est pas le Havre qui veut. Il aurait fallu un Médine de Laître pour mieux en parler. Bref, Laître-sous-Amance, excellentes blagues mises à part, c’est du talent villageois. Et c’est pas parce que Amance sur sa colline juste au-dessus est incontestablement le village le plus pittoresque du coin qu’il faut oublier tous les «sous-Amance», qui valent aussi le détour. Pour peu que tu sois un peu curieux, un peu ouvert, un peu observateur, un peu génial et modeste (bref, pour peu que tu votes pas à droite)(aaaaaaaah préjugéééééé!)(oui, préjugé, va falloir t’y faire, c’est le principe de base ici)(ça et les parenthèses digressives indigestes contrairement au fromage italien qui se digère bien et soigne les écrouelles).
Et j’insiste, l’église Saint-Laurent est vraiment une belle chose à voir.
Note: la photo des noms sur le monument aux morts est bancale, on dirait que je l’ai faite avec mes orteils. Mais je la mets quand même, parce que j’ai à cœur de lire chaque nom, de penser à chaque individu, et de m’émouvoir en imaginant ces vies, qui ont été consumées soudainement par ce Moloch dénoncé par Louis Mairet, du 127e RI: « La fourragère, fièrement déployée, se tortille à la hampe du drapeau. J’observe les physionomies à son passage. Tous, jeunes et vieux, saluent, mais sans gaieté […]. Chacun révère le dieu dans une admiration stupide et peureuse. Chacun pense aux siens que le moloch flottant dévore. Chacun voudrait lui dire au passage : “ Arrête, arrête, grâce, pitié, n’en tue plus … ”. Et les yeux pleins d’horreur se dilatent, la vie s’arrête dans les veines, les visages grimacent et les paupières se gonflent, prêtes aux larmes. »












