Nancy en mode nanani nanana

[Photos du 28 mars 2005 | Canon PowerShot A70 | Rédigé en écoutant Happy End, « Kaze Wo Atsumete»]

Un coup en 2005 je me promenais en ville à Nancy, je faisais tu vois, je sais pas je marchais dans les rues avec genre t’sais mes jambes, enfin voilà je marche comme ça nanani nanana et comme de fait exprès soudain mais alors genre en mode vas-y c’est quoi, je me dis c’est quoi que j’ai dans mon sac. Alors moi t’sais tu vois du coup je regarde je me dis comme même c’est bizarre ce truc et c’est pas comme un objet de d’habitude, c’est plus je sais pas si tu vois comme un appareil photo ou genre. Mais LOL quoi. Moi je le prends, comme ça je le regarde de tous les côtés mais là ça m’saoule direct j’te dis mais direct quoi, direct de ouf, je sais pas quoi y faut faire avec le truc alors j’appuie sur des boutons et là j’te l’donne en mille comme en dix, v’là d’jà pas que le truc il fait des photos. J’suis choqué, là il fait des photos. Mais je le crois pas. Je le crois pas. OMG. Alors je réessaye, et il continue à faire des photos. Et encore et encore. Moi tu vois au bout d’ma vie je suis en mode WTF alors je me démonte pas et je décide [ouais non mais en fait j’en ai marre d’écrire ça].










Eulmont et le cartel de la neige

[Photos de mars 2025 | Fuji X100f | Rédigé en écoutant Hoba Hoba Spirit, « Gnawa Blues »]

Bonjour. Eulmont, la neige, le revers de côte. Vous me direz, oui et alors? Et vous aurez bien raison. Que faut-il penser de la neige? Manifestation insidieuse du wokisme? Infusion de l’islamisme dans notre société? Insupportable soutien au Hezbollah? Conséquence inattendue des 35 heures? Manipulation des écoterroristes? Précipitation non-républicaine? Propagande russe? Grossière incitation fallacieuse à la vaccination? Et je suis sûr que si on cherche bien, y’a de l’antisémitisme dans tout ça.

Moi perso je m’en fous parce que j’aime bien les gens et j’aime bien la neige.

Donc, allez vous taper sur la gueule un peu plus loin et laissez-moi neiger, monday, tuesday, day after day, comme chantait Sheila.

Merci d’avance.

Vandœuvre-lès-Nancy, en bas puis en haut

[Photos du 4 décembre 2011 | Sony Alpha 100 | rédigé en écoutant Fcuckers, «UMPA»]

Vandœuvre c’est comme toutes communes à deux étages de l’agglomération de Nancy: Villers, Laxou, Maxéville, Malzéville: y’a le bas et le haut. Et le contraste est souvent fort. Comme on a construit tardivement sur les plateaux agricoles ou forestiers qui surplombent ces anciens villages, prenant sur les terres agricoles et dans une moindre mesure sur la forêt, les parties hautes sont généralement plus récentes, des pavillons de Clairlieu aux grands ensembles du Champ-le-Bœuf.

Bah pas à Vandœuvre. Là, on a construit la grande cité sous le village, dans la plaine. Mais aussi sur le plateau. Et le village se retrouve entre les deux. Ce jour de 2011, je partais d’en bas, juste à côté de la mairie, pour aller en haut. Alors voici quelques photos d’en bas, et quelques vue sur l’agglomération sous l’averse depuis en haut.

C’est fou comme j’avais rien à dire.

Nancy démenti

[Photos du 8 mars 2005 | Canon PowerShot A70 | Rédigé en écoutant Hirai Zerdüş, « İçime sevda kaçar »]

Parfois à Nancy il y a des gens. Je lis souvent des gens (pas les mêmes du coup) qui disent ouiiiin Nancy c’est mort y’a plus personne. J’ai été enquêter pour en savoir plus. Et avec ces photos très objectives et presque récentes, j’ai la preuve que c’est faux. Je suis le Bernard de La Villardière local, toujours sur les hot spots de l’actualité bébé.

Oui bon. Enfin voilà.
Reportage.

Bezonvaux

[Photos du 24 avril 2008 | Sony Alpha 100 | rédigé en écoutant Guns N’ Roses, «Paradise City»]

Bezonvaux, c’est un village niché dans un petit vallon au nord-est de Verdun, en Meuse. Il est curieux, le village de Bezonvaux, parce qu’il n’a pas de maisons. Il n’en a plus. Bezonvaux, c’est fini, et dire que c’était le village de mon premier amour, a-t-on envie de chanter. Mais c’est pas très drôle. On pourrait se dire que c’est à cause que, il y a longtemps, une Première Guerre Mondiale lui a réglé définitivement son compte, à tel point qu’on ne l’a pas reconstruit après le conflit tellement le sol était et est toujours saturé de merde guerrière. Encore aujourd’hui, l’herbe coupée rase montre les cratères d’obus qui se chevauchent de partout.

On pourrait se dire que c’était il y a longtemps, qu’on a bien vu que raser des villes et des villages et se foutre sur la gueule c’est une drôle de stratégie de survie de l’espèce. On pourrait se dire que maintenant on se consacre à trouver une place pour tout le monde, à être raisonnables, rationnels quand c’est grave et complètement fous quand c’est léger, ou l’inverse je sais jamais. On pourrait penser vu le désastre qu’on s’est dit qu’on allait faire des orchestres symphoniques plutôt que des missiles et que fabriquer du gorgonzola ça vaut tous les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins du monde. Que la grandeur, c’est un truc un peu con, mais qui à la rigueur pourrait être un projet commun à l’humanité. Et pas le projet de quelques abrutis régnant sur un bout de terrain déterminé par des traits imaginaires qui disent où c’est que ça commence chez eux et où c’est que ça s’arrête. Et qui bougeraient bien deux trois bornes de quelques mètres, comme un agriculteur mesquin.

Mais si on en croit que qu’on lit, ce qu’on voit, ce qu’on entend ces jours-ci, mais après tout sans discontinuer depuis 1918, on dirait qu’on ne sait pas être autre chose qu’une bande de teubés complètement éclatés et qui croient aux traits imaginaires et à «l’ennemi», ce truc qui n’a aucun sens.

Ça serait bien de ne pas oublier les Bezonvaux. Et de ne pas fermer les yeux ou croire que les Bezonvaux d’aujourd’hui sont loin de nous. Ils sont sur la même planète, et c’est quand même super tout près. Et ceux qui y sont morts sont comme nous. Et ceux qui les ont tués sont comme nous. La même espèce. L’espèce de connards ouais. Bon.

C’est dommage, parce que y’a tellement d’humains super chouettes partout. Mais bon. Si tu leur tire des traits imaginaires sur des cartes et que tu les fous en groupe dans la zone tracée en leur faisant croire qu’elle est trop cool la zone et qu’elle est à eux, bah je sais pas pourquoi, c’est comme quand tu leur mets un volant entre les mains, ou une quelconque once de pouvoir imaginaire, bam! ils deviennent super cons, les humains. Y’en a même ils deviennent hyper puissants alors qu’en vrai ils font caca de travers et ça leur fait mal le cul, ils se bavent dessus quand ils somnolent, ils ont du miel dans les oreilles. Tout présidents de ci ou généraux de ça qu’ils soient. Leur pouvoir c’est du vent, si personne ne leur donne d’importance. Si personne ne croit aux chefs, aux hiérarchies, aux autorités. Les bons maîtres, tu sais c’est juste des gens. Les gens. C’est vraiment du gâchis, moi j’aime bien les gens. Le problème, pour citer Brice l’idiot du village, c’est que les gens «quand il y en a un ça va, c’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes».

Et après, on se retrouve avec des petits villages comme Bezonvaux, nichés dans un vallon.

Sans maisons.

Sans habitants.

Morts.