Accueil

  • Infidélité géographique #3: ce que j’ai retenu de Lyon -partie 1-

    [Photos brutes du 24 juillet 2008 | Sony Alpha 100 | Rédigé en écoutant Thee Oh Sees, «Carrion Crawler»]

  • Bezonvaux

    [Photos du 24 avril 2008 | Sony Alpha 100 | rédigé en écoutant Guns N’ Roses, «Paradise City»]

    Bezonvaux, c’est un village niché dans un petit vallon au nord-est de Verdun, en Meuse. Il est curieux, le village de Bezonvaux, parce qu’il n’a pas de maisons. Il n’en a plus. Bezonvaux, c’est fini, et dire que c’était le village de mon premier amour, a-t-on envie de chanter. Mais c’est pas très drôle. On pourrait se dire que c’est à cause que, il y a longtemps, une Première Guerre Mondiale lui a réglé définitivement son compte, à tel point qu’on ne l’a pas reconstruit après le conflit tellement le sol était et est toujours saturé de merde guerrière. Encore aujourd’hui, l’herbe coupée rase montre les cratères d’obus qui se chevauchent de partout.

    On pourrait se dire que c’était il y a longtemps, qu’on a bien vu que raser des villes et des villages et se foutre sur la gueule c’est une drôle de stratégie de survie de l’espèce. On pourrait se dire que maintenant on se consacre à trouver une place pour tout le monde, à être raisonnables, rationnels quand c’est grave et complètement fous quand c’est léger, ou l’inverse je sais jamais. On pourrait penser vu le désastre qu’on s’est dit qu’on allait faire des orchestres symphoniques plutôt que des missiles et que fabriquer du gorgonzola ça vaut tous les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins du monde. Que la grandeur, c’est un truc un peu con, mais qui à la rigueur pourrait être un projet commun à l’humanité. Et pas le projet de quelques abrutis régnant sur un bout de terrain déterminé par des traits imaginaires qui disent où c’est que ça commence chez eux et où c’est que ça s’arrête. Et qui bougeraient bien deux trois bornes de quelques mètres, comme un agriculteur mesquin.

    Mais si on en croit que qu’on lit, ce qu’on voit, ce qu’on entend ces jours-ci, mais après tout sans discontinuer depuis 1918, on dirait qu’on ne sait pas être autre chose qu’une bande de teubés complètement éclatés et qui croient aux traits imaginaires et à «l’ennemi», ce truc qui n’a aucun sens.

    Ça serait bien de ne pas oublier les Bezonvaux. Et de ne pas fermer les yeux ou croire que les Bezonvaux d’aujourd’hui sont loin de nous. Ils sont sur la même planète, et c’est quand même super tout près. Et ceux qui y sont morts sont comme nous. Et ceux qui les ont tués sont comme nous. La même espèce. L’espèce de connards ouais. Bon.

    C’est dommage, parce que y’a tellement d’humains super chouettes partout. Mais bon. Si tu leur tire des traits imaginaires sur des cartes et que tu les fous en groupe dans la zone tracée en leur faisant croire qu’elle est trop cool la zone et qu’elle est à eux, bah je sais pas pourquoi, c’est comme quand tu leur mets un volant entre les mains, ou une quelconque once de pouvoir imaginaire, bam! ils deviennent super cons, les humains. Y’en a même ils deviennent hyper puissants alors qu’en vrai ils font caca de travers et ça leur fait mal le cul, ils se bavent dessus quand ils somnolent, ils ont du miel dans les oreilles. Tout présidents de ci ou généraux de ça qu’ils soient. Leur pouvoir c’est du vent, si personne ne leur donne d’importance. Si personne ne croit aux chefs, aux hiérarchies, aux autorités. Les bons maîtres, tu sais c’est juste des gens. Les gens. C’est vraiment du gâchis, moi j’aime bien les gens. Le problème, pour citer Brice l’idiot du village, c’est que les gens «quand il y en a un ça va, c’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes».

    Et après, on se retrouve avec des petits villages comme Bezonvaux, nichés dans un vallon.

    Sans maisons.

    Sans habitants.

    Morts.

  • Nancy scories

    [Photos du 24 août 2007 | Canon PowerShot A70 | rédigé en écoutant Yonaka, « Seize the Power»]

    Je ne suis pas en mesure d’expliquer ce titre, par contre c’est clairement au quartier des III Maisons tout ça. Eh bah oui, je me renouvelle assez peu ces jours-ci. Et c’est très bien comme ça. Plongeons dans ces rues d’il y a presque 20 ans!

  • Nancy ça commence à bien faire

    [Photos brutes du 24 août 2007 | Canon PowerShot A70 | rédigé en écoutant niteboi, «u.»]

    Nancy, encore? Sérieux? Change de disque! Point trop n’en faut! A rompre sans peine on joint les deux bouts! Si ça continue comme ça ça va pas quand même pas être la saint Glinglin! Bon rat d’bon rat! Et puis ouiiiiiiii c’est pas Un Dimanche en Lorraine, c’est un Dimanche à Nancyyyyyyyy et d’abord on n’est pas dimanche ouiiiii tout ça.

    Bon les gens sont beaucoup trop sérieux. Arrêtez de tout prendre comme ça, de croire que tout est un sujet. Arrêtez de faire des vidéos pour dénoncer les bouchons en plastique attachés aux bouteilles. Achetez-vous une vie. Gardez votre indignation pour des vrais trucs.

    Et puis à la fois Nancy c’est en Lorraine.

    AH!

    J’adore gagner un débat contre un rhéteur hostile imaginaire. A tous les coups je gagne c’est trop bien.

    Après cette passe d’arme mémorable, je te propose la paix revenue de faire un tour dans les rues de Nancy en 2008. Littéralement sans aucun but.

  • Nancy, ci après devant les murs

    [Photos brutes du 27 décembre 2008 | Sony Alpha 100 | Billet rédigé en écoutant Billy Joel, «Pressure»]

    Salut. Nancy avait des murs et en dehors des murs il y avait le Faubourg des 3 Maisons, peu ou prou une survivance du village de Saint-Epvre mais qui se nichait contre les murs précédents et un village contre tes murs, c’est autant de salopiauds qui peuvent venir lécher tes murs en restant bien cachés, donc on casse le village. Hop. Il reste trois maisons, nous dit-on, il n’en fallait pas plus pour que naisse le Faubourg des III Maisons. J’y ai habité, et c’était bien, chaleureux et miteux et ouvrier et prolétaire et marginal et embourgeoisé et villageois et pauvre et néo-riche et urbain. C’est un endroit à part, et même si il s’est pas mal normalisé aujourd’hui, dans le tissu urbain ce faubourg garde sa spécificité. Un faubourg. Un vrai.

    Quelques photos de l’hiver 2008-2009 qui ont pour seul but de montrer la tranquille mélancolie cradingue des détails que j’aimais et qui planaient sur ce quartier historique.

  • Arnaville, sur le Rudemont

    [Nikon D800 | photos un peu recontrastées | billet rédigé en écoutant Gaemi, «Lost Time»]

    Le Rudemont est une mes hauteurs fétiches de la vallée de la Moselle. On y a une vue sensass côté Moselle comme Rupt de Mad. C’est à Arnaville, le Rudemont, et tu sais quoi? j’ai découvert après de longues recherches qu’Arnaville reste très peu connu, en particulier chez individus de moins de trente ans vivant depuis 8 ans ou plus en Floride et faisant partie des CSP+. Troublant, non? J’dis pas qu’on nous cache quelque chose, je dis juste que si on voulait nous cacher quelque chose on ne s’y prendrait pas autrement.

  • Villey-le-Sec en son écrin de cailloux bien organisés faisant fortif -3-

    [Photos brutes du 2 décembre 2021 | Fuji X100f | à l’écoute en rédigeant: Deena Abdelwahed, «Pre Island»]

    Le problème avec la guerre c’est que même quand c’est pas la guerre on la prépare, comme à Villey-le-Sec dans les années 1870-1880 et plus si affinités (spoiler: y’a eu affinités). Quand mon cerveau handicapé par sa propre existence (c’est profond ça) essaye de concevoir le truc, c’est plutôt un orchestre symphonique ou des danses mauriciennes qui me viennent. Et je me dis: mais nom de dieu d’bordel de merde, comment on arrive à faire la guerre et du Puccini dans la même espèce? C’est proprement n’importe quoi et la preuve parfaite qu’il n’y a pas de puissance supérieure organisatrice, ou si il y en a une, je suis manifestement plus compétent qu’elle, c’est dire le niveau.

    Je pense toujours à Émile Alfred Top qui pendant la Première Guerre Mondiale relevait qu’on n’avait jamais vu un régiment de porcs se battre contre un autre régiment de porcs, et d’ajouter: «nous sommes là […], dégoûtés de nous-mêmes». La guerre c’est comme la religion, je suis pas fan. Miss France tout ça. Et pourtant que de belles églises, que de magnifiques mosquées, que d’incroyables synagogues etc… les forts c’est pareil. Liouville, quelle beauté. Villey-le-Sec aussi, ça ne manque pas d’intérêt. Dommage que ça serve les logiques guerrières et pas la culture du navet, quoi. C’est tellement bien le navet.

    J’ai aussi passé plein de temps à Villey-le-Sec, avec les copains. Son fort m’a été un havre, un abri, un lieu de formation dans mes jeunes années, comme chantait Trénet. D’ailleurs, je ne comprends toujours pas comment en traînant et en trouvant des amis dans le «le milieu de la fortif», très conservateur voire pas mal d’extrême-droite, déjà à l’époque, je suis devenu, ou du moins resté, un horrible woke islamo-gauchiste escrologiste gauchiasse anarcho-trotsko-crypto-collectiviste socialo communiste et tutti quanti, pour reprendre les termes des bons Français qui adorent torturer notre jolie langue avec des néologismes complètement claqués et utiliser une novlangue pas très jolie (et qui viennent ensuite nous emmerder avec l’écriture inclusive, ironie fascinante). En tous cas c’est la preuve que ça doit être bien ancré, que même Sandrine Rousseau (que j’aime beaucoup, faudrait juste qu’elle apprenne comment échanger des mots avec des humains) n’y retrouverait pas ses petits.

    On est d’accord que cette dernière remarque n’était pas pertinente.

    Bref, Villey-le-Sec, c’est un gros bout de ma vie, le village comme son écrin de cailloux bien organisés faisant fortif.

  • Villey-le-Sec en son écrin de cailloux bien organisés faisant fortif -2-

    [Photos brutes du 2 décembre 2021 | Fuji X100f | à l’écoute en rédigeant: China Drum, «Somewhere else»]

    Le problème avec la guerre c’est que même quand c’est pas la guerre on la prépare, comme à Villey-le-Sec dans les années 1870-1880 et plus si affinités (spoiler: y’a eu affinités). Quand mon cerveau handicapé par sa propre existence (c’est profond ça) essaye de concevoir le truc, c’est plutôt un orchestre symphonique ou des danses mauriciennes qui me viennent. Et je me dis: mais nom de dieu d’bordel de merde, comment on arrive à faire la guerre et du Puccini dans la même espèce? C’est proprement n’importe quoi et la preuve parfaite qu’il n’y a pas de puissance supérieure organisatrice, ou si il y en a une, je suis manifestement plus compétent qu’elle, c’est dire le niveau.

    Je pense toujours à Émile Alfred Top qui pendant la Première Guerre Mondiale relevait qu’on n’avait jamais vu un régiment de porcs se battre contre un autre régiment de porcs, et d’ajouter: «nous sommes là […], dégoûtés de nous-mêmes». La guerre c’est comme la religion, je suis pas fan. Miss France tout ça. Et pourtant que de belles églises, que de magnifiques mosquées, que d’incroyables synagogues etc… les forts c’est pareil. Liouville, quelle beauté. Villey-le-Sec aussi, ça ne manque pas d’intérêt. Dommage que ça serve les logiques guerrières et pas la culture du navet, quoi. C’est tellement bien le navet.

    J’ai aussi passé plein de temps à Villey-le-Sec, avec les copains. Son fort m’a été un havre, un abri, un lieu de formation dans mes jeunes années, comme chantait Trénet. D’ailleurs, je ne comprends toujours pas comment en traînant et en trouvant des amis dans le «le milieu de la fortif», très conservateur voire pas mal d’extrême-droite, déjà à l’époque, je suis devenu, ou du moins resté, un horrible woke islamo-gauchiste escrologiste gauchiasse anarcho-trotsko-crypto-collectiviste socialo communiste et tutti quanti, pour reprendre les termes des bons Français qui adorent torturer notre jolie langue avec des néologismes complètement claqués et utiliser une novlangue pas très jolie (et qui viennent ensuite nous emmerder avec l’écriture inclusive, ironie fascinante). En tous cas c’est la preuve que ça doit être bien ancré, que même Sandrine Rousseau (que j’aime beaucoup, faudrait juste qu’elle apprenne comment échanger des mots avec des humains) n’y retrouverait pas ses petits.

    On est d’accord que cette dernière remarque n’était pas pertinente.

    Bref, Villey-le-Sec, c’est un gros bout de ma vie, le village comme son écrin de cailloux bien organisés faisant fortif.

  • Villey-le-Sec en son écrin de cailloux bien organisés faisant fortif -1-

    [Photos brutes du 2 décembre 2021 | Fuji X100f | à l’écoute en rédigeant: Park Jye Jin, «Before i die»]

    Le problème avec la guerre c’est que même quand c’est pas la guerre on la prépare, comme à Villey-le-Sec dans les années 1870-1880 et plus si affinités (spoiler: y’a eu affinités). Quand mon cerveau handicapé par sa propre existence (c’est profond ça) essaye de concevoir le truc, c’est plutôt un orchestre symphonique ou des danses mauriciennes qui me viennent. Et je me dis: mais nom de dieu d’bordel de merde, comment on arrive à faire la guerre et du Puccini dans la même espèce? C’est proprement n’importe quoi et la preuve parfaite qu’il n’y a pas de puissance supérieure organisatrice, ou si il y en a une, je suis manifestement plus compétent qu’elle, c’est dire le niveau.

    Je pense toujours à Émile Alfred Top qui pendant la Première Guerre Mondiale relevait qu’on n’avait jamais vu un régiment de porcs se battre contre un autre régiment de porcs, et d’ajouter: «nous sommes là […], dégoûtés de nous-mêmes». La guerre c’est comme la religion, je suis pas fan. Miss France tout ça. Et pourtant que de belles églises, que de magnifiques mosquées, que d’incroyables synagogues etc… les forts c’est pareil. Liouville, quelle beauté. Villey-le-Sec aussi, ça ne manque pas d’intérêt. Dommage que ça serve les logiques guerrières et pas la culture du navet, quoi. C’est tellement bien le navet.

    J’ai aussi passé plein de temps à Villey-le-Sec, avec les copains. Son fort m’a été un havre, un abri, un lieu de formation dans mes jeunes années, comme chantait Trénet. D’ailleurs, je ne comprends toujours pas comment en traînant et en trouvant des amis dans le «le milieu de la fortif», très conservateur voire pas mal d’extrême-droite, déjà à l’époque, je suis devenu, ou du moins resté, un horrible woke islamo-gauchiste escrologiste gauchiasse anarcho-trotsko-crypto-collectiviste socialo communiste et tutti quanti, pour reprendre les termes des bons Français qui adorent torturer notre jolie langue avec des néologismes complètement claqués et utiliser une novlangue pas très jolie (et qui viennent ensuite nous emmerder avec l’écriture inclusive, ironie fascinante). En tous cas c’est la preuve que ça doit être bien ancré, que même Sandrine Rousseau (que j’aime beaucoup, faudrait juste qu’elle apprenne comment échanger des mots avec des humains) n’y retrouverait pas ses petits.

    On est d’accord que cette dernière remarque n’était pas pertinente.

    Bref, Villey-le-Sec, c’est un gros bout de ma vie, le village comme son écrin de cailloux bien organisés faisant fortif.

  • Nancy a des hauteurs -3-

    [Photos brutes du 24 mai 2018 | Nikon X100f | à l’écoute en rédigeant: Ultramoderne, «Les nouvelles usines»]

    [Est-ce un copié-collé du copié-collé billet précédent? Oui, totalement]

    Nancy a aussi des auteurs comme Michel Caffier ou Charles Ancé. Aussi des autrices comme Virginie Despentes mais du coup ça marche pas pour le jeu de mot. Et ça serait dommage vu qu’on est sur un sommet de l’humour du XXIe siècle.

    Mais Nancy a des hauteurs. C’est que les vallons entaillant le plateau de Haye d’est en ouest, grosso modo, au bord de la ville, c’est pas chose rare. Les vallons ça fait des hauteurs sur le côté du vallon, c’est comme ça que ça a été organisé, si ça vous va pas faut contacter les paysagistes hein. Moi perso j’aime bien. Et donc au milieu des hauteurs y’a des vallons. Quand la ville vient poser son gros cul sur ce genre de géographie, ça fait des rues en pente, c’est n’importe quoi, on n’a décidément rien retenu du tremplin des JO d’Albertville: les pentes ça descend. L’humain n’a donc aucun bon sens. Ainsi naquit, le vendredi 25 juillet -198 851 273, c’est officiel, cherchez pas d’autres sources, le vallon de Boudonville.

    Et moi le vallon de Boudonville, je l’aime beaucoup, tout penché, tout tordu, tout perché, tout bourgeois par ici, tout délabré par là, tout pas pareil selon comment penche le coin.